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Le microbiote intestinal défraie la chronique, puisque son déséquilibre est soupçonné de participer au développement de très nombreuses maladies, dont l’obésité, la dépression, l’autisme, les allergies, et bien sûr la plupart des pathologies digestives. La recherche s’intéresse aujourd’hui à tous les autres microbiotes : vaginal, cutané, buccal…, et nous sommes devant une évidence : souvent malmenés par les antibiotiques, il est grand temps de protéger ces microbiotes qui sont les garants de notre bonne santé.
Microbiote intestinal, qui es-tu ?
C’est un organe à part entière composé de 100 000 milliards de bactéries soit 1000 fois plus que le nombre d’étoiles présentes dans la galaxie. Chaque individu héberge entre 160 à 200 espèces différentes dans ses selles. Un tiers sont communes à tous, deux tiers sont propres à chacun, en somme chacun possède son profil personnel de microbiote intestinal, sorte de code barre ou d’empreinte digitale bactérienne. Tout l’enjeu de nos chercheurs actuellement est de pouvoir identifier des codes-barres ou empreintes digitales à risque, prédisposant à certaines maladies. De nouvelles prises en charge par la modulation du microbiote intestinal peuvent ainsi être présagées.
D’où viens-tu ?
Dans l’utérus de maman l’intestin de bébé est pratiquement stérile. À la naissance, il va se coloniser rapidement à partir des germes d’origine vaginale, intestinale, cutanée de maman et aussi de l’environnement (personnels soignants). Certains facteurs modifient l’implantation du microbiote chez bébé :
- le mode d’accouchement par césarienne qui empêche le contact de bébé avec les flores vaginales et anales de maman
- une antibiothérapie administrée à la maman à l’accouchement ou au bébé à la naissance
- le type d’alimentation après la naissance (allaitement maternel versus lait maternisé ).
Le microbiote d’un bébé nourri exclusivement au sein sera dominé par des lactobacilles et des bifidobactéries, dont le rôle bénéfique pour la santé est de plus en plus démontré.
Que fais-tu ?
Depuis 2006 seulement, il est possible d’analyser les gènes des bactéries du microbiote intestinal par séquençage ou métagénomique. Cette découverte a permis d’étudier les fonctions du microbiote et surtout de revisiter son rôle-clé.
“Ah si j’étais riche… en bactéries intestinales, je serai plus mince !”
Deux études publiées dans Nature montrent qu’il existe un lien étroit entre la richesse en certaines bactéries intestinales et l’obésité.
Ces deux études ont analysé le génome bactérien de 341 personnes parmi lesquelles 134 non obèses et 207 obèses. Un quart possède un microbiote “pauvre” en espèces bactériennes, 80% des individus obèses sont dans ce groupe.
Ce groupe présente un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires… Des bactéries pour réguler notre appétit.
La faim serait contrôlée par notre cerveau mais aussi par notre microbiote.
En effet, des bactéries, les Escherichia coli interviendraient en produisant une protéine “sosie” de la mélanotropine (hormone coupe faim). Quand cette protéine est fabriquée en abondance, des anticorps viennent la neutraliser et de la même façon neutraliser la mélanotropine.
Cette découverte offre de nouvelles perspectives thérapeutiques. La restauration d’un microbiote propice à une bonne régulation de l’appétit, permettrait de modérer l’appétit des personnes en surpoids et de redonner l’appétit aux personnes anorexiques ou cachexiques.